La plateforme TACIT (Testing Adaptatif des Compétences Individuelles Transversales) propose une bibliothèque d’exercices de travail prête à l'emploi. Ces exercices sont calibrés selon le modèle de RASCH pour correspondre à la zone proximale de compétence de chaque élève. L’inscription des élèves par l’établissement se fait soit en classe entière, soit en groupe de besoins.

 

1. Les évaluations diagnostiques de TACIT

 

Cinq évaluations diagnostiques à répartir sur l’année pour mesurer l’évolution des élèves sur la base de 20 exercices en lecture implicite et/ou en vocabulaire ; la difficulté est graduée selon le niveau de compétence des élèves.
À la fin de l'évaluation, chaque élève est positionné sur l'échelle de compétence. Les lettres en bas du graphique (de A à J) permettent de visualiser dans quels niveaux devront être tirés les exercices d'entrainement. 

Figure 1 : Tableau de visualisation du niveau de chaque élève pour l’évaluation passée

 

Tableau de visualisation du niveau de chaque élève pour l’évaluation passée"

2. Les options pédagogiques de TACIT

 

 

a) Format des exercices

Les exercices d’entrainement sont proposés en mode autonomie ou tutoré. Plus précisément, en mode autonome, l’élève analyse seul les énoncés pour apporter une réponse à chaque item et il passe à l’item suivant ; En mode tutoré, le travail est supervisé par l’enseignant item par item : les élèves répondent et patientent jusqu’à ce que l’enseignant autorise le passage à l’item suivant.

Lorsque les élèves ont tous répondu à un item, l’enseignant peut signaler sur l’écran de l’élève qu’ « il est passé en mode discussion » pour opérer un travail métacognitif sur les stratégies utilisées, « refaire passer l’item » ou encore indiquer « la bonne réponse » qui apparait en vert sur l’écran des élèves.

Dans les deux modes, autonome ou tutoré, l’enseignant peut faciliter le travail d’inférence soit par la mise en couleur de mots-clés soit à partir d’une question préparatoire.

Remarque : lorsque le groupe classe est conséquent, le mode tutoré permet de cibler différents groupes sur l’heure en les basculant tour à tour en mode tutoré ; lorsque le groupe classe est restreint, le mode autonome permet à chaque élève d’avancer à son rythme et de minimiser les distracteurs liés à l’effet d’attente. Le travail métacognitif, indispensable (cf. la rubrique commentaire pédagogique), reste possible dans le mode autonome si l’enseignant demande aux élèves de lever le doigt lorsque le logiciel signale une erreur. 

À noter que depuis la rentrée 2019, la question principale posée à chaque l’item peut être proposée « en choix multiple» ou en « champ ouvert ». C’est l’enseignant qui choisit l’option. 

A priori, pour une majorité d’élèves porteurs d’un trouble, cette option s’avère plus complexe car l’élève doit produire sa propre réponse. 

Cependant, cette option « champ ouvert » reste intéressante car certains de ces élèves bloquent en mode choix multiple. On peut notamment émettre les hypothèses suivantes : surcharge cognitive par rapport aux nombre d’informations ou difficulté à faire un choix raisonné par manque de confiance. 
Dans la mesure où les évaluations de classe déterminent la compréhension implicite essentiellement sur le principe du mode ouvert, il semble pertinent de proposer ce mode graduellement, en alternance avec un exercice à choix multiple.

b) Accessibilité des contenus 
Les outils de paramétrage de lecture des énoncés sont individualisés et fort utiles pour répondre aux besoins des différents handicaps.
Figure 5 : paramètres d’affichage

Figure 6 : exemple d’adaptation visuelle d’une question et de ses réponses

Pour les lecteurs les plus fragiles, l’enseignant peut même paramétrer une lecture vocale de la question et des réponses ou peut compenser par une lecture orale, à côté de l’élève, lorsque la fatigue se fait sentir. 
Depuis la rentrée 2019, le paramétrage individualisé s’est enrichi d’un format TBI qui propose un format de projection pour le retour groupe classe ; il peut aussi être utile pour un élève qui nécessiterait un simple agrandissement de la taille des caractères.

c) Le nombre d’exercices par série 
En fonction de leurs résultats aux évaluations, les différents élèves sont répartis automatiquement en groupes de besoin par le logiciel ; les élèves d’un même niveau effectuent des exercices identiques. Cependant, l’enseignant peut choisir de répartir les élèves selon ses propres critères. Lors d’une séance de travail avec TACIT, l’enseignant peut programmer une série de 5, 10, 15 ou 20 items, en fonction du temps disponible, du degré de fatigue cognitive des élèves ou du moment de l’année. 

3. Les compétences travaillées

Les élèves construisent des stratégies d’appropriation, de compréhension en lecture implicite et en vocabulaire. Ce travail s’inscrit naturellement dans le domaine1 du socle de connaissances et de compétences, en particulier en cycles 2 et 3. Il est d’autant plus pertinent qu’il porte avant tout sur des énoncés textuels non étiquetés par rapport à une discipline et qu’il ouvre par ce biais au champ transversal de la maîtrise de la langue.
Les élèves en situation de handicap mesurent ainsi rapidement l’intérêt d’investir ces stratégies. L’effort consenti est payant dans toutes les matières. 

4. Le mode « lecture implicite »

Les principales stratégies de compréhension de l’implicite sont proposées dans les exercices. 

  • Devenir vigilant sur les accords grammaticaux en genre et en nombre, 

  • Observer la place de la virgule et du point pour lever les ambiguïtés de sens, 

  • Observer la chaine référentielle pronominale, 

  • Sortir de la lecture devinette et apprendre à associer plusieurs termes explicites pour déduire une réponse exacte, 

  • Pratiquer des inférences textuelles pour produire un raisonnement juste, 

  • ​Pratiquer des inférences pragmatiques liées au vécu ou aux connaissances de l’élève.

Toutes ces stratégies sont au cœur des difficultés des élèves porteurs d’un trouble du langage et des apprentissages.
Elles et sont autant d’occasions d’installer de nouvelles compétences en lecture en complément du suivi professionnel. À noter que depuis la rentrée 2019, l’objectif par item est indiqué à l’enseignant qui peut cliquer sur une icône bleue marquée d’un point d’interrogation. Cependant, cette information reste très technique pour un enseignant non linguiste et l’analyse concrète de l’item s’avère souvent plus éclairante.

5. Le mode « vocabulaire »

L’objectif est d’amener les élèves à trouver au fil du temps des stratégies autonomes de façon à construire une représentation mentale cohérente des énoncés grâce au lexique.
Si la question du vocabulaire est importante pour tous les élèves, elle devient vite épineuse pour les élèves porteurs d’un trouble du langage et des apprentissages en raison de leur faible stock lexical et de leur difficulté mnésique.
Ils ont tendance à se focaliser sur les mots inconnus au lieu de mettre en place les stratégies qui permettent de saisir un énoncé malgré tout. Les exercices proposés travaillent ces compétences de compréhension grâce au contexte, au vécu ou encore grâce à l’étymologie ou au découpage signifiant en préfixe, radical, suffixe. 
Certains items rappellent que la compréhension est possible alors même qu’un pseudo mot « patipato » est introduit dans l’énoncé. 
D’autres items sont centrés sur la compréhension de mots clefs comme les connecteurs temporels ou logiques, ou sur un travail métalinguistique avec des paires de synonymes ou d’antonymes, des expressions au sens propre ou figuré …

6. Le mode « classe inversée »

Les compétences travaillées sont identiques aux points A et B. Comme son nom l’indique, le travail se fait en autonomie à la maison avec correction possible des erreurs en classe grâce au tableau de suivi de l’enseignant. C’est là que le paramétrage individuel en synthèse vocale (Cf. supra fig.4) devient particulièrement pertinent puisqu’il autorise une autonomie effective de l’élève. 
Concrètement, lorsque l’enseignant crée une séance en classe inversée, les élèves doivent simplement se rendre sur la plateforme de chez eux via un navigateur et se connecter sur leur compte élève. La séance apparaît dans la liste des séances disponibles. 
Cette offre correspond à une demande récurrente des élèves, qui motivés par leurs résultats, souhaitent s’entraîner davantage.  
La classe inversée permet aussi d’offrir un peu de souplesse dans les établissements où la réservation des salles informatiques se fait à flux tendu.
Ainsi les enseignants peuvent envisager une séance en présentiel et une séance en classe inversée à la maison sur une période de quinze jours. C’est enfin une occasion de stimuler l’entraînement autonome lorsque les élèves sont plus aguerris sur les stratégies de l’implicite en cours d’année.
Cela dégage par exemple du temps pour les séances d’entrainement au vocabulaire (ou vice versa même s’il est plus pertinent de prioriser les stratégies de lecture dans un premier temps). 
Une nouveauté de la rentrée 2019 permet dorénavant de solliciter une justification écrite au moment où l’élève répond à l’item.
On notera certes qu’il existe des freins comme la capacité de formuler une réponse à l’écrit ou de proposer une réponse qui ne soit pas trop elliptique. Mais si les élèves se sont entrainés à faire un retour métacognitif en classe, l’option justification pourra être source d’information sur le mode de raisonnement.
Pour les élèves porteurs d’un trouble, il sera alors bon de rappeler que l’orthographe n’est aucunement le cœur de cible.

7. Le suivi des séances par l’enseignant     

Lors des séances d’évaluation, l’enseignant visualise sur un tableau l’état d’avancement de chaque élève, la justesse et la vitesse de réponse. Cela permet notamment de voir le temps moyen de réponse des élèves, de vérifier discrètement si la précipitation, le stress ou le manque de confiance sont en cause dans les écarts par rapport à la norme. 
En entrainement, l’enseignant voit l’avancée et le degré de réussite de chaque item ; la correction classe entière porte de manière privilégiée sur les items les moins réussis.
Depuis la rentrée 2019, le mode de présentation a évolué pour faciliter la visualisation des items réussis et échoués par élève sous forme de case de couleur. Elle assure une prise d’indices plus rapide pour l’enseignant par rapport aux versions antérieures.
Figure 9 : tableau de contrôle du degré de réussite de chaque exercice

Le tableau de contrôle de Nathan Test lui indique qu’il a effectué des exercices de niveau D, il a réussi les exercices 1, 2, 4 et 5 (puces vertes) et a échoué à l’exercice 3 (puce rouge). 


À la fin d’un exercice d’entrainement, les élèves peuvent visualiser sur le tableau de bord de l’enseignant leur évolution. De même, après un cycle d’entrainement, il est possible d’imprimer une version PDF avec insertion d’un commentaire à destination des parents.

Последнее изменение: среда, 17 апреля 2024, 17:39