L’écriture qui est la représentation de la parole et de la pensée par des signes graphiques conventionnels, est souvent une tâche scolaire réputée difficile et fatigante pour certains élèves présentant un déficit moteur au niveau des membres supérieurs pour des raisons graphomotrices mais également perceptives, c’est pourquoi la frappe au clavier de l’ordinateur, associé à un logiciel de traitement de texte, est souvent recommandée... Ces signes, lettres, chiffres, signes diacritiques, peuvent prendre des formes très différentes et compliquées, en témoignent, les nombreuses polices de caractères accessibles par les différents logiciels de traitement de texte (Word, ou Open office) qui ne présentent pas toutes le même caractère de lisibilité. Police avec ou sans empattement, corps, graisse, chasse, italique, interlignage, contraste, justification du texte sont autant de paramètres qui jouent sur le rendu final d’un texte à déchiffrer ou à produire par l’élève handicapé et l’enseignant doit les connaitre pour pouvoir les prendre en compte. En mathématiques, en physique, chimie,
biologie, le formalisme constitue un langage commun qui exige une rigueur dans l’écriture dont personne ne peut s’affranchir. L’addition de deux fractions, l’utilisation d’un exposant ou d’un indice obéissent à des règles que l’enseignant, à travers les logiciels utilisés ne doit pas négliger, dès le niveau élémentaire.

La première adaptation à l’écriture d’un élève porteur d'un handicap moteur est le paramétrage de son système d’exploitation (Windows ou Mac OS) par les options d’accès qui permettront par exemple de neutraliser la fonction d’autorépétition des touches pouvant générer des lignes de caractères superflus liées à des tremblements ou à la crispation des doigts sur une touche, ou bien la possibilité de basculer l’obtention des caractères normalement générés par un appui simultané de plusieurs touches en une série d’appuis successifs de touches.

L’usage du clavier peut-être grandement facilité par un « guide-doigt » qui consiste à poser une sorte de plaque perforée sur le clavier. L’élève peut alors poser ses mains à plat et enfoncer un à un les doigts dans les trous pour accéder aux touches, ce dispositif très simple permet de filtrer un grand nombre de mouvements parasites de l’élève et lui donne un meilleur confort de travail.

Cependant la frappe au clavier est souvent lente et elle ralentit la pensée de l’élève, aussi, peut-il être intéressant d’utiliser des logiciels prédictifs et de complétion comme « Dicom », ou « Skippy ». Un mot dont les trois premiers caractères ont été saisis au clavier peut être proposé dans une liste de mots « prédits », l’appui sur une touche fonction permettra de générer le mot entier et d’accélérer ainsi le travail d’écriture de l’élève.

Le retour vocal associé au logiciel, par exemple avec « Sprint », permet d’obtenir un meilleur contrôle de l’écrit et de l’orthographe, au moins phonétique, par l’élève.

Dans un certain nombre de cas de paralysies sévères ou de difficultés à se repérer à la fois sur le clavier et sur l’écran, on utilisera de préférence un « clavier virtuel », ou « clavier visuel » ou « clavier à l’écran ». L’élève ne tapera plus les caractères, mais, sur le clavier affiché à l’écran, il les sélectionnera par l’intermédiaire de la souris ou à l’aide d’un contacteur et d’un balayage automatique (cf « Clavier visuel de Windows », « Clavicom », « Wivik »…).
Enfin une autre alternative, plus radicale et très intéressante pour les devoirs à la maison, est d’écrire à l’aide de la dictée vocale à l’ordinateur via un logiciel de reconnaissance vocale comme « Dragon naturally speaking » par exemple...).

Dans tous les cas, l’enseignant aura à cœur de limiter les écrits qu’il réservera à des tâches de réflexion et d’expression, il limitera en particulier les travaux de copie.

Modifié le: jeudi 24 octobre 2024, 15:46